Le développement personnel

Dans une ère où la science a une place de choix dans la société et où elle pensait (à tort) remplacer la religion, l'Homme s'est de plus en plus éloignée de sa dimension spirituelle. Cependant, elle est vitale à son équilibre psychique pour lui donner des repères, une identité, une personnalité, des objectifs et des principes moraux, un mode de vie sain; tout un tas de petites choses qui paraissent anodines mais qui préviennent d'un bon nombre de troubles mentaux de façon quotidienne.

C'est pourquoi la Science a dû développer grâce à la psychologie des techniques de développement personnel, dans le but de pallier ce manque qu'apportait la religion. En d'autres termes, nous pouvons dire que le développement personnel est un descendant de la spiritualité.

Dire que le développement personnel existait déjà dès l'Antiquité serait inexacte. En revanche, on y retrouve des précurseurs, des concepts et des influences clés qui constituront ses racines dans l'histoire de la philosophie, de la religion et de la psychologie.

• Le Bouddhisme : On y retrouve le concept de méditation et de pleine conscience visant à développer la conscience de soi, la concentration et la paix intérieure et le noble Sentier Octuple qui est une voie de développement éthique, mental et spirituel pour atteindre l'illumination.

• Le mentor (VIIIe - VIe Siècle av. J.-C.) : Mentor est une figure mythologique grecque, incarnation d'Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre. Il sera le précepteur de Télémaque, fils du roi Ulysse dans l'Illiade et l'Odyssée d'Homère (VIIIe siècle av. J.-C.)
• Le maître de vérité (VIIIe - Ve Siècle av. J.-C.) : Appellation attribuée aux poètes et aux devins de la Grèce archaïque par l'historien Marcel Detienne, le maitre de vérité énonce des vérité éternelles censéées guider les rois dans leur exercice du pouvoir et de la justice.
• Le philosophe (VIe - Ve Siècle av. J.-C.) : 
  Au fur et à mesure que les cités antiques se développent, la pratique du dialogue, du débat politique et le souci de distinguer la vériter de l'opinion, comme le fait notamment Paraménide dans un poème canonique, est de plus en plus valorisé. C'est également l'époque où émergent les écoles philosophiques autour de maîtres spirituels comme Pythagore ou Héraclite.
  • Lao Tseu (Ve siècle av. J.-C.) : propose des énigmes à caractères moral.
  • Confucius (551-479 av. J.-C.) : Enseignements sur la moralité, l'éducation et l'auto-amélioration. L'importance de cultiver la vertu et d'agir avec bienveillance et justice.
  • Socrate (470-399 av. J.-C.) :  Socrate a insisté sur l'importance de se connaître soi-même, un principe fondamental du développement personnel. Il s'est également consacré à la pratique du dialogue philosophique avec sa méthode, la maïeutique, reposant sur le dialogue et des questionnements pour aider les individus à examiner leurs propres croyances et à atteindre une meilleure compréhension de soi.
  • Platon (428-348 av. J.-C.) :  Platon a souligné l'importance de cultiver la vertu et la sagesse pour atteindre le bonheur et la réalisation personnelle. Il incite également à la quête de la connaissance des idées éternelles et universelles pour comprendre la réalité.
  • Aristote (384-322 av. J.-C.) : Aristote a écrit sur l'épanouissement humain (eudaimonia) et la vertu, insistant sur la nécessité de développer des habitudes vertueuses. Il met aussi en avant l'importance de l'éducation et de la formation continue pour le développement personnel.

• Le sophiste (VIe - Ve Siècle av. J.-C.) : Parallèlement aux philosophes, des intellectuels appelés "sophistes" proposent leurs conseils et enseignements aux hommes de pouvoir, notamment en matière de rhétorique (comme Georgias, Prodicos), d'action politique ou encore juridique (Protagoras, Antiphon).

• Le prêtre (Ve - XVe siècles) : Chaman, pontife, rabbin, curé, imam, pasteur... Toutes les religions comportent des figures spirituelles guidant les âmes égarées : 

  • Épictète (50-135 ap. J.-C.) : Enseignements sur la maîtrise de soi, la résilience et l'acceptation des événements hors de notre contrôle.

  • Marc Aurèle (121-180 ap. J.-C.) : "Pensées pour moi-même" qui explorent l'importance de la réflexion personnelle et de la discipline intérieure.

  • Le catholique Ignace de Loyola (1491 - 1556) dirige les consciences par des exercices spirituels, etc.

• Le conseiller du Prince (XVe - XVIe siècles) : À la fin du Moyen Âge, l'Eglise perd peu à peu son autorité au profit d'une nouvelle caste d'érudits et de savants. Dans son ouvrage, le philosophe Robert Damien montre que Nicolas Machiavel (1469-1527) représente un des premiers grands spécialistes de stratégies politique, émancipé de la tradition biblique.

• L'humaniste (XVIe - XVIIe siècles) : A partir du XVIe siècle, des savants tentent de concilier la philosophie gréco-romaine, la tradition biblique et une culture encyclopédique. Francis Bacon (1561-1626), Galilée (1564-1642) ou encore René Descartes (1596-1650) souligneront que toute personne peut découvrir des vérités universelles par elle-même.

  • Érasme (1466-1536) : Importance de l'éducation et de l'auto-cultivation pour le développement moral et intellectuel.
  • Michel de Montaigne (1533-1592) : Essais sur l'examen de soi, la réflexion personnelle et la recherche de la sagesse.
     
• L'éducateur (XVIIe - XVIIIe siècles) : À l'aube de la Révolution française, les philosophes humanistes se préoccupent de la liberté et de l'émancipation des individus.
  • Immanuel Kant (1724-1804) : Insistance sur l'autonomie, la raison et l'importance de la moralité pour le développement personnel.
  • Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : Idées sur l'éducation naturelle et l'importance de la liberté et de l'authenticité dans le développement personnel.
     
• Pionniers de la Psychologie Moderne : 
  • William James (1842-1910) : Il se consacre à l'étude de l'expérience religieuse et de son rôle dans le développement personnel et la réalisation de soi ainsi que l'importance de la foi et de la croyance personnelle dans la quête de sens et de réalisation.
  • Carl Jung (1875-1961) : Jung a découvert le concept d'individuation, un processus de développement psychologique où une personne devient consciente de ses propres potentialités et se réalise pleinement. ainsi que celui d'inconscient collectif qui consiste en l'exploration des archétypes et de leur influence sur la croissance personnelle.
     
• Le psychologue (seconde moitié du XXe siècle) : Pendant cette période, des psychologues américains dit "humanistes", proposent une troisième voie entre la psychanalyse et la psychologie comportementaliste, mettant l'accent sur l'épanouissement personnel.
  • Abraham Maslow (1908-1970) : Il a élaboré un modèle décrivant la progression des besoins humains, culminant dans l'actualisation de soi et est le pionnier de la psychologie positive qui met l'accent sur les aspects positifs de l'expérience humaine et sur la réalisation du potentiel humain.
  • Carl Rogers (1902-1987) : Il est connu pour ses travaux sur la thérapie centrée sur le client qui mise sur l'importance de l'acceptation inconditionnelle, de l'empathie et de l'authenticité dans le développement personnel et pour son développement d'un concept de soi congruent et authentique comme clé du bien-être et de la croissance personnelle.

Ce n'est que dans les années 60, en plein essor de la psychologie humaniste, que le développement verra le jour et va progressivement se faire une place comme un ensemble de techniques permettant l'amélioration de soi.

L'hypnothérapie est la dimension thérapeutique de l'hypnose. En effet, à la différence de l'hypnose de spectacle qui est utilisé pour divertir et faire rire, l'hypnothérapie est utilisée pour résoudre des problèmes tels que de mauvaises habitudes, des phobies, des troubles alimentaires, soulager des douleurs, améliorer ses performances dans un domaine, gagner en confiance, etc. en faisant appel à votre inconscient.

• Ready Romila, Burton Kate, Wilson Rob, Branch Rhena, Bryant Mike, Mabbutt Peter, Jeni Mumford, Le développement personnel tout en un pour les nuls, 2008, Editions First
• Marcel Detienne, Les maitres de vérité dans la Grèce Antique (1967)
• Robert Damien, Le conseiller du Prince, de Machiavel à nos jours, (2003)
• Jean-Jacques Rousseau, Emile, ou de l'éducation (1762)